Née de la volonté de faire bouger les mentalités au sujet de l’égalité homme/femme à travers le langage, l’écriture inclusive définit de nouvelles règles d’orthographe qui mettent en avant le féminin. Mais concrètement que veut dire écriture inclusive, quel est son intérêt et comment l’utiliser au quotidien ? Nous vous expliquons tout dans cet article !
Qu’est-ce que l’écriture inclusive et quels sont ses enjeux ?
Nous parlons de plus en plus de cette manière d’écrire, mais que veut dire le terme écriture inclusive et en quoi est-ce différent de l’écriture classique ? Il s’agit d’une nouvelle méthode qui comprend des règles de grammaire et de syntaxe, qui se veulent plus respectueuses de la place du féminin. Autrement dit, et selon la définition de l’agence Mots-Clés, l’écriture inclusive « désigne l’ensemble des attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les hommes et les femmes ».
En effet, dans la langue française c’est généralement le masculin qui prend le dessus sur le féminin dans les règles de grammaire et d’orthographe. Ici, l’idée est de renoncer au masculin générique et à la primauté du masculin sur le féminin dans les accords en genre. L’objectif est de démasculiniser la langue de Molière et de sortir d’un système où l’homme est souvent valorisé.
Quels sont les grands principes de l’écriture inclusive ?
Maintenant que vous savez mieux ce que veut dire écriture inclusive, passons à la pratique ! Elle repose principalement sur 4 grands principes :
Accorder en genre les noms de fonctions, grades, métiers et titres
Autrement dit, l’écriture inclusive vise à féminiser tous les noms de profession, ce qui n’était pas le cas jusque-là. Cela consiste le plus souvent à ajouter un « e » à la fin du mot.
Exemples : un chef / une cheffe, un auteur/ une auteure ou une autrice, un pompier/ une pompière, une maire/ une mairesse…
Mentionner par ordre alphabétique le féminin et le masculin, faire un condensé des deux avec un point médian ou utiliser la forme épicène
Habituellement, dans une phrase comme « ils vont à la piscine », c’est le masculin qui l’emporte même si dans le groupe il y a des hommes et des femmes. Dans l’écriture inclusive, on mentionne les deux sexes soit :
- En faisant apparaitre les termes masculins et féminins par ordre alphabétique : « Les candidates et les candidats postulent à cette annonce », « Elles et ils vont à la piscine » … ;
- En utilisant le point médian qui permet de cumuler les deux en un même mot : les électeur.rice.s, les citoyen.ne.s… ;
- En utilisant un terme épicène, dont la forme ne varie pas que l’on se réfère à un nom masculin ou féminin : les cadres, les guides, les interprètes…
Privilégier des termes universels plutôt que les mots contenants « Homme » ou « Femme »
L’écriture inclusive exclut les antonomases du nom commun, c’est-à-dire les noms communs introduits à l’écrit par une majuscule. Le terme « les droits de l’Homme » pourra être remplacé par « droits humains » ou « droit de la personne humaine ».
Accorder l’adjectif avec le sujet le plus proche
Au pluriel, dès qu’un groupe comprend au moins un homme, la règle générale est que le masculin prend le dessus sur le féminin en ce qui concerne l’adjectif. L’écriture inclusive fonctionne différemment, puisqu’il convient d’accorder l’adjectif avec le sujet le plus proche, et non au masculin. C’est ce que l’on appelle l’accord de proximité : « les femmes et les hommes sont contents », « les chalets et les maisons sont belles ».
L’écriture inclusive : un sujet qui fait débat
Saluée par les uns et décriée par les autres, l’écriture inclusive ne laisse personne indifférent ! Ses défenseurs voient en cette écriture une manière de respecter une égalité entre les sexes et de redonner toute sa place au féminin. Dans la mesure où le langage structure la pensée, l’écriture inclusive participe à changer les mentalités et à faire progresser l’égalité.
Les détracteurs, quant à eux, estiment que ces nouvelles règles rendent la langue française illisible, notamment à cause du point médian. Ils estiment également que l’écriture inclusive est particulièrement complexe à utiliser pour les personnes souffrant de dyslexie, de dysorthographie ou pour celles qui souhaitent apprendre le français.